La maternité : âmes sensibles s’abstenir!


Le mois de mai qui arrive rapidement me fait penser aux fleurs et aux mamans. Et des mamans, tout comme les fleurs, il y en a de tous les types : des grandes et des petites, des anxieuses, des confiantes, des mamans d’expérience et des toutes nouvelles et bien plus encore.

Cela signifie que, bien que nous ayons tous une maman, nos expériences liées à notre influence maternelle peuvent être vastement différentes, tout comme le sont nos souvenirs d’enfance. Cela explique peut-être aussi pourquoi la fête des Mères est parfois victime de critiques. Nous aimons bien célébrer les mères « parfaites », mais qu’en est-il des mères qui sont critiques ou qui nous dénigrent? Qu’en est-il des mères absentes ou encore des mères dont les enfants sont toujours en thérapie?

Et que signifie la fête des Mères pour les femmes qui rêvent d’être mères, mais qui n’arrivent pas à concevoir? Qu’en est-il des mères dont les enfants sont en difficulté? Des mères biologiques qui ont donné la vie à un enfant et qui l’ont confié à une autre famille pour l’élever et l’aimer? Des mères adoptives ou des mentors au cœur de mère dont le ventre n’a peut-être pas donné la vie, mais qui, chaque jour, donnent de la leur par leurs paroles et par leurs actes? Des mères spirituelles grâce à qui d’autres personnes sont nées de nouveau et ont été formées?

Les mères dont les histoires figurent dans la Bible ne sont pas différentes. Elles étaient de vraies femmes — faibles et sages, féroces et imparfaites, fortes et sensibles. La plupart d’entre elles ont farouchement protégé farouchement leurs enfants. D’autres ont commis des erreurs qui ont engendré douleur et dysfonctionnements dans leur famille.

Voici d’ailleurs quelques histoires de mères qui se retrouvent dans la Bible.

La femme qui désirait ardemment être mère

Anne a longtemps voulu un enfant. Elle a prié pour ce souhait avec une telle angoisse et une telle détermination qu’on l’a prise pour une ivrogne. Son désir était tel qu’elle a même fait une promesse à Dieu : si elle concevait un enfant, elle attendrait qu’il grandisse un peu et l’amènerait au temple pour qu’il y soit élevé. Et elle a tenu sa promesse : son fils Samuel est devenu un homme pieux et un leader de son peuple (1 Samuel 1).

Le désir d’avoir un enfant peut être féroce et l’infertilité, déchirante. La Bible contient de nombreux exemples de femmes qui deviennent mères après des années de désir et d’attente. Nous savons, toutefois, avec certitude que si nous appartenons à Dieu, nous ne traversons jamais notre douleur seuls et que ses plans pour nous sont toujours bons et parfaits.

La femme qui a donné son enfant à quelqu’un d’autre pour lui donner une vie meilleure

 Anne n’est pas la seule mère à avoir confié son enfant à quelqu’un d’autre. Dans un effort désespéré pour sauver la vie de son bébé, une mère a déclenché une série d’événements qui ont mené la fille du pharaon a élevé son fils, Moïse, comme le sien (Exode 2.1-8). Vous souvenez-vous de l’histoire des deux mères qui se disputaient le même bébé? Lorsque le roi Salomon a proposé de couper le bébé en deux, la vraie mère a immédiatement renoncé à ses droits afin que la vie de son bébé soit épargnée (1 Rois 3.16-28). Nous savons que cette histoire s’est concluse positivement lorsque le roi Salomon, dans sa grande sagesse, a déterminé que cette femme était la vraie mère en raison de sa volonté de renoncer à l’enfant par amour.

De nos jours, les mères qui confient leurs bébés à des proches ou à des familles adoptives ne le font généralement pas pour éviter la mort de leur enfant par l’épée, mais il n’en reste pas moins que les mères font parfois des choix difficiles pour offrir à leurs bébés de meilleures options à l’avenir.

La femme qui a adopté un enfant

 La fille de Pharaon n’a peut-être jamais connu les joies (!) de l’accouchement, mais elle était certainement au bon endroit au bon moment. Elle a changé la vie du bébé qu’elle a sauvé d’un panier dans le Nil (Exode 2.5). Elle l’a appelé Moïse, l’a élevé comme son fils et lui a donné une fonction et un environnement qui ont joué un rôle déterminant dans les plans de Dieu pour Moïse et pour les enfants d’Israël.

La femme qui était une mère célibataire 

Agar était une mère célibataire. Elle s’est enfuie avec son fils lorsque le père de son enfant l’a abandonné. Elle a dû se sentir non seulement rejetée, mais aussi effrayée. La Bible nous dit d’ailleurs qu’elle et son fils erraient dans le désert sans eau lorsqu’elle a éclaté en sanglots et que Dieu l’a entendue et l’a sauvée. Depuis toujours, le cœur de Dieu est tendre envers les femmes et les enfants que les hommes ont abandonnés. En fait, la Bible ordonne aux croyants, en des termes très clairs, de prendre soin des veuves et des orphelins (Jacques 1.27).

La femme qui a enterré un fils et a fait son deuil des choix d’un autre 

Ève a été la première femme à accoucher. Elle a été la première mère d’enfants en bas âge, puis d’adolescents. Elle a également été la première mère à enterrer l’un de ses enfants et à pleurer son autre fils qui était perdu et rebelle au point d’assassiner son propre frère (Genèse 4.1-16).

Aujourd’hui, combien de mères sont affligées par des tragédies dans la vie de leurs enfants ou par des enfants qui se sont éloignés du plan de Dieu pour leur vie? Les mamans souffrent lorsque leur enfant souffre. Les mères dont le cœur est brisé ne sont pas loin des pensées de notre Père céleste (Psaumes 34.18). C’est dans la parole et la présence de Dieu qu’on trouve notre réconfort lorsque rien d’autre n’y parvient.

La femme qui n’a pas été la mère parfaite

 Rébecca a donné naissance à des jumeaux, mais elle avait un enfant qu’elle aimait tout particulièrement. En fait, elle aimait tellement son fils Jacob qu’elle l’a aidé à tromper son père et à voler à son frère une bénédiction irremplaçable. (Imaginez être Ésaü et savoir que votre mère aime votre frère plus que vous et qu’il est son préféré!) La tromperie de Rébecca a divisé sa famille, car ses fils ont été envoyés au loin (dans des directions opposées, sans doute!) pour empêcher Ésaü de tuer Jacob. Malgré de nombreux chapitres magnifiques dans l’histoire de Rébecca, elle a fait de grosses erreurs comme parent qui ont été la cause d’une grande douleur au sein de sa famille.

Malgré tout, Dieu est fidèle et il avait un plan pour les fils de Rébecca. Ils ont fini par se réconcilier et la Bible dit qu’ « Ésaü courut à [la] rencontre [de Jacob], le prit dans ses bras, se jeta à son cou et l’embrassa. Tous deux se mirent à pleurer » (Genèse 33.4). Les erreurs maternelles de Rébecca n’ont pas non plus contrecarré les plans que Dieu avait pour Jacob — et quels plans extraordinaires! Dieu l’a renommé Israël et a établi toute la nation d’Israël à travers lui et ses enfants.

Investir sa vie dans celle d’un enfant est un réel privilège et un appel tout à fait sacré. Il n’est pas étonnant que la Bible nous encourage à nous souvenir de l’enseignement de notre mère (Proverbes 6.20). Il n’est pas étonnant non plus que Dieu promette de bonnes choses aux enfants qui honorent leurs parents (Éphésiens 6.1-3).

Malgré tout, la maternité n’est pas pour les âmes sensibles. Être mère — et même avoir une mère —, ce n’est pas comme s’occuper d’un jardin formel, structuré et ordonné où tout est maîtrisé. On pourrait plutôt comparer le tout à un jardin de campagne qui déborde de végétation, un écosystème grouillant de vie et de couleurs, à la fois imparfait et glorieux, et parfois même un peu sauvage.

Prendre sur soi une tâche aussi intimidante et divine requiert une bonne dose de grâce.

Si vous prévoyez célébrer la fête des Mères avec l’une de ces femmes que vous aimez, rappelons-nous que ces femmes courageuses sont nombreuses et que Dieu les voit, les connaît et a inclus dans la Bible les histoires mentionnées plus haut pour que nous puissions célébrer toutes les sortes de mamans qui nous entourent.

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 Article écrit par Karen Scalf Bouchard, rédactrice indépendante pour biblica.com.
Le contenu est reproduit avec la permission de Biblica Inc. L’article original peut être consulté ici.