Les versions modernes de la Bible omettent-elles des versets?

Dans Discover Truth, par l'équipe de Biblica, 2 novembre 2018

Les traductions modernes de la Bible, comme La Semeur, omettent-elles des versets qui faisaient traditionnellement partie de bibles plus anciennes ? Dans cet article, vous aurez les réponses à ces questions ainsi qu’à d’autres.

A-t-on omis des versets dans la version Le Semeur ?

Saviez-vous que les traductions modernes de la Bible contiennent moins de versets que certaines des premières éditions de la Bible telles que la King James, la Gutenberg et la Bible de Genève ?

En effet, il y a plusieurs endroits dans les traductions modernes de la Bible où des mots, des phrases complètes, ont été laissés de côté.

Par exemple, beaucoup d’entre nous ont grandi avec ces paroles à la fin du Notre Père de Matthieu 6.13 : « … car à toi appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles, des siècles. Amen. »

Elles ne figurent pas dans la plupart des traductions modernes.

Il ne faut pas s’en inquiéter. En fait, c’est une bonne chose. Si vous lisez une version moderne de la Bible, comme la NIV en anglais ou La Semeur en français qui met ces paroles entre parenthèses, ces versions modernes sont plus fidèles aux textes originaux que les traductions plus anciennes qui contiennent plus de mots et de versets.

En voici la raison.

Jusqu’à ce qu’on invente l’imprimerie, il n’existait que le long et fastidieux processus de recopier les Écritures textuellement à la main pour partager ces écrits avec les autres (sauf à leur lecture publique). Les personnes qui recopiaient étaient des scribes.

Comme vous pouvez l’imaginer, un scribe a pu oublier de recopier un mot ici ou là. En d’autres cas, ils ajoutaient du contexte à ce qu’ils recopiaient en écrivant un commentaire dans la marge. Un scribe subséquent a pu se demander si ce commentaire était une correction et avoir mis le commentaire de la marge dans le texte des Écritures.

Si nous voulons trouver le texte le plus proche des écrits originaux, nous devons étudier l’ensemble des textes bibliques anciens auxquels nous avons accès et les comparer.

Il est important de savoir qu’actuellement, nous n’avons aucun livre complet de la Bible sous forme de parchemin ou un manuscrit d’avant l’an 350 après Jésus-Christ. Cependant, nous avons trouvé assez d’écrits dès le début de l’an 250 avant Jésus-Christ et avons été en mesure d’en faire un casse-tête géant.

Dans bien des cas, étant donné que nous avons beaucoup de morceaux similaires qui se chevauchent, nous pouvons raisonnablement conclure que ces écrits représentent le livre en entier. La méthode utilisée pour déterminer le texte original de ces manuscrits est connue sous le nom de critique textuelle. Il y a d’innombrables érudits qui ont passé leur vie à étudier la Bible pour aboutir à leur meilleure compréhension de ce que les textes bibliques originaux sont.

Pourquoi donc des versions comme la King James et d’autres versions plus anciennes contiennent-elles plus de mots que nos versions d’aujourd’hui ?

La Bible n’a pas été écrite dans la langue anglaise du roi de la Renaissance en Angleterre ou même dans un latin ancien. En fait, elle a été écrite en premier dans les deux langues anciennes de l’hébreu et du grec.

Lorsque la technologie de l’imprimerie a permis à la Bible d’être produite à grande échelle dans les années 1400, beaucoup de nouvelles traductions ont vu le jour. Les personnes qui ont réalisé ces traductions ont déployé des efforts afin d’utiliser la meilleure source de matériel à laquelle ils avaient accès, et ainsi, le débat sur la source de matériel la plus fidèle au texte original s’est poursuivi. À cette époque, les manuscrits les plus anciens accessibles remontaient approximativement au neuvième siècle après Jésus-Christ pour l’Ancien Testament et au douzième siècle apr. J.-C. pour le Nouveau Testament.

Les manuscrits les plus anciens connus à cette époque, et même jusqu’à l’ère moderne, n’avaient été découverts que depuis quelques centaines d’années. Des manuscrits encore plus anciens existaient — ils n’avaient pas encore été découverts. Lorsque des traductions de la Bible comme la Gutenberg, la William Tyndale et la très célèbre King James ont été produites, les responsables de ces traductions ont accompli le meilleur travail possible avec la source de matériel à laquelle ils avaient accès. Ces Bibles ont changé le monde à tout jamais, mais les découvertes archéologiques au cours des siècles qui ont suivi allaient nous en apprendre davantage sur la parole de Dieu.

Les érudits ont reconnu l’importance de certains manuscrits du Nouveau Testament au milieu des années 1800. Le Codex Sinaiticus a été découvert au monastère Sainte-Catherine dans la péninsule du Sinaï en 1844. Les érudits ont commencé à le comparer avec d’autres manuscrits, comme le Codex Vaticanus, les deux rédigés dans les années après Jésus-Christ.

Ils ont découvert que plusieurs mots et phrases figurant dans les Bibles de leur époque ne se trouvaient pas dans ces exemplaires plus anciens des Écritures. « … car à toi appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles, des siècles. Amen. », ce segment à la fin du Notre Père est un bel exemple de phrase qui n’a jamais figurée dans les premiers écrits de la Bible. Par la découverte de ces manuscrits anciens, les érudits de la Bible ont confirmé que des mots et des phrases avaient été ajoutés à ce que nous nommons maintenant la Bible.

D’ailleurs, une série de manuscrits du Nouveau Testament ont été trouvés — presque 6000. En contraste, beaucoup d’anciens livres et pièces de théâtre, comme l’Odyssée d’Homère et l’histoire de Rome selon l’historien Livy, ont seulement des douzaines ou potentiellement des centaines de manuscrits. Il y a aussi des manuscrits du Nouveau Testament qui ont été copiés aussi tôt que 50 ans après que les lettres et les livres originaux ont été écrits. D’anciens manuscrits disponibles d’ouvrages non bibliques ont été copiés des centaines d’années après qu’ils ont été originalement écrits. Il y a de bien meilleures preuves de manuscrits du Nouveau Testament que d’autre document ancien, et les manuscrits les plus anciens du Nouveau Testament sont très fiables pour nous aider à savoir ce qui a été écrit à l’origine.

Pour être clair, les preuves de manuscrits du Nouveau Testament sont meilleures que pour tout autre document ancien, et les plus anciens manuscrits du Nouveau Testament sont très fiables et nous aident à connaître ce qui a été écrit à l’origine.

À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, la Revised Version et l’American Standard Version (deux versions anglophones) ont été les premières traductions majeures qui ont été achevées grâce à l’usage des découvertes les plus récentes sur le Nouveau Testament. Dans la deuxième moitié du 20e siècle, de nouvelles traductions de la Bible anglophones comme la New International Version, ou NIV, ont fait surface, fondées sur la richesse des premiers manuscrits. Les traducteurs qui ont effectué ces ouvrages de la Bible ont déployé beaucoup d’efforts pour présenter les Écritures de Dieu dans la forme la plus fidèle selon la manière dont elles ont été écrites. Ainsi, certains versets contenus traditionnellement dans des traductions plus anciennes ne l’étaient plus dans les nouvelles versions. Ces versets n’ont pas été omis. Ils ne figuraient pas dans les premiers manuscrits les plus fiables auxquels nous avons maintenant accès.

Alors la Semeur omet-elle des versets ?

Si une personne vous dit qu’il manque des versets dans la traduction moderne de votre Bible comme la Semeur ou la NIV, ou dans d’autres versions modernes comme la CSB, la ESV, la NASB, la NET, la NLT ou la NRSV (dans les versions en français, parfois on met plutôt ces segments entre parenthèses), vous saurez comment lui répondre. Ce n’est pas qu’il manque des versets à nos Bibles, c’est plutôt que nos Bibles aujourd’hui sont fondées sur des manuscrits plus anciens et plus fiables et sont plus fidèles aux écrits originaux rédigés il y a des milliers d’années.

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