Dans Find Answers, par l'équipe de Biblica, 11 avril 2018
Jésus lui-même a prié Dieu qui lui a répondu : « Non. » Si vous vous souvenez, c’était dans le jardin de Gethsémané. Devant la douleur, l’angoisse et la torture de la croix, il a crié : « Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Marc 14.36) Il a exprimé cette requête urgente et passionnée, pas une fois, mais trois fois. Et pourtant, Dieu a refusé d’éloigner cette coupe de lui. Et Jésus s’est soumis à sa volonté.
La toute dernière fois que j’ai vu ma sœur, elle était couchée sur un lit d’hôpital aux Soins intensifs à Las Vegas, au Nevada, avec plein de tubes et de fils électroniques branchés à son petit corps émacié. Le calme régnait dans sa chambre, sauf lorsque le signal sonore de l’équipement médical au rythme régulier se faisait entendre. En me tenant là, près d’elle, incertain de savoir quoi faire, elle a à peine ouvert ses yeux et soulevé sa main bandée dans une faible tentative de me saluer. Je ne me souviens pas si je lui ai répondu.
Je me souviens qu’elle avait été hospitalisée une douzaine de fois depuis son diagnostic de cancer. Cette fois-ci, m’avait-on dit, serait différente des autres, en ce qu’elle ne reviendrait probablement pas à la maison.
Elle n’est pas revenue. Ma sœur est morte à l’âge de neuf ans, quelques jours après mon douzième anniversaire de naissance.
Cette histoire n’aborde pas la perte ni le deuil, mais plutôt le sujet de la prière — la façon dont Dieu répond toujours à nos requêtes, même si ses réponses ne correspondent pas à ce que nous espérons ou désirons.
J’ai grandi dans un foyer chrétien, ce qui signifie que j’ai fréquenté une Église et j’ai été entouré par des personnes qui croyaient en Dieu. Mes parents nous ont modelé et enseigné à ma sœur et à moi que Dieu est bon et fidèle. Ils nous ont transmis le message de Jésus en parole et en action. Par conséquent, nous avons accepté le Christ et avons été baptisés à l’âge de six et de neuf ans, respectivement.
Une partie de ce fondement spirituel entraînait la prière. Nous avons prié régulièrement en tant que famille, mais aussi à l’église et à l’École du dimanche.
Lorsque les médecins ont découvert que le cancer s’était répandu dans le corps de ma sœur, nous avons commencé à prier pour sa guérison. Le pasteur a prié. L’Église a prié. Nos amis ont prié. Des leaders de ministère ont prié. Des centaines, voire des milliers de personnes ont prié. Nous avons prié pendant des années — pendant lesquelles elle a subi 13 chirurgies, reçu plusieurs séries de traitements de chimiothérapie, de radiothérapie et visité d’innombrables spécialistes.
Si vous, tout comme moi, croyez en Dieu et que vous croyez qu’il est bon et fidèle, qu’il entend et répond à vos prières, vous savez que rien de toutes ces prières ont été vaines. En dépit du résultat (perdre ma sœur à cause de la maladie), nos prières étaient importantes. Et la réponse de Dieu, même si ce n’était pas celle que nous espérions, a été constructive — mystérieuse, déchirante, mais remplie d’une volonté à témoigner de sa compassion.
Une telle expérience pourrait motiver des gens à rejeter Dieu. Ce serait facile d’adopter une attitude du type « à quoi bon ». Honnêtement, c’est une option séduisante. Si Dieu fait ce qu’il lui plaît de toute façon, pourquoi devrions-nous perdre notre temps et notre énergie à le supplier de changer d’idée ? Des tragédies comme celle-ci peut aussi nous amener à devenir amer, cynique et même à douter de Dieu, de son caractère et même de son existence.
Néanmoins, croire que Dieu est bon et fidèle entraîne qu’on lui fait confiance pour chaque situation et que l’on continue de prier même si cela semble futile.
Il y a plusieurs théories et doctrines sur la prière — certaines très controversées que je n’aborderai pas. Ce que je dirai sur le sujet, c’est que par cette expérience et d’autres, j’ai compris que la prière est moins une question d’obtenir ce que je souhaite, mais davantage une question de communication. C’est un moyen qui me permet de partager mon cœur, mes sentiments les plus profonds et mes désirs avec le Dieu qui m’a créé. Dans ce contexte, j’ai pris conscience d’éléments me concernant et concernant Dieu.
En ce qui a trait à ma sœur, je me suis rendu compte de ma propre impuissance. Je ne pouvais rien faire pour la sauver. J’ai pris conscience à quel point j’avais besoin que Dieu intervienne. J’ai aussi appris que Dieu était omniscient et avait autre chose en tête que mon plan — de lui demander de la débarrasser de sa maladie — qui me semblait être la meilleure et la seule chose à faire.
Nous avons prié Dieu et nous lui avons demandé de la guérir, mais il a « refusé ».
Je ne prétends pas comprendre Dieu ni ses voies. Il nous rappelle d’ailleurs dans sa parole : « … Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies », (Ésaïe 55.8). Nous ne parvenons pas à le comprendre. Nous ne pouvons pas le déjouer, et souvent, nous ne pouvons pas sonder ses motifs ni ses stratégies. Nous ne pouvons pas voir ce qu’il voit, ni savoir ce qu’il sait. Tout ce que nous pouvons faire, c’est avoir confiance en lui et prier. Il nous invite à lui dire ce que nous voulons et ce dont nous avons besoin, mais en même temps, nous lui disons que nous obtempérerons à sa volonté, quelle que soit la situation, ce qui peut être difficile. C’est ça la foi.
Jésus lui-même a prié Dieu qui lui a répondu : « Non. » Si vous vous souvenez, c’était dans le jardin de Gethsémané. Devant la douleur, l’angoisse et la torture de la croix, il a crié : « Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Marc 14.36) Il a exprimé cette requête urgente et passionnée, pas une fois, mais trois fois. Et pourtant, Dieu a refusé d’éloigner cette coupe de lui. Et Jésus s’est soumis à sa volonté.
Parfois la prière, comme la vie, ne fait pas de sens. Néanmoins, ces moments font partie d’une relation avec Dieu.
Je ne sais toujours pas pourquoi il n’a pas guéri ma sœur. Ce que je sais, c’est qu’il a ses raisons pour tout ce qu’il fait. Il est omnipotent et tout-puissant. Il a la mainmise sur tout.
Un jour, grâce à ce que Jésus a accompli à la croix et en raison de la puissance de sa résurrection et de son ascension, je vais revoir ma sœur. J’aurai aussi la possibilité de connaître la « raison » derrière cette expérience et celles de bien d’autres événements déroutants de la vie.
J’anticipe ce jour. Jusqu’à ce moment, je vais continuer à prier et à faire confiance à Dieu, à vivre avec mes incertitudes, mais en étant persuadé qu’il est bon et fidèle.