Tout commence par l’amour

Jésus lui répondit : tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le commandement le plus grand et le plus important. Et il y en a un second qui lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu’enseignent la Loi et les prophètes est contenu dans ces deux commandements. (Matthieu 22.37-40 Le Semeur)

Depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse, l’amour est le fil conducteur de toute l’histoire biblique. Dieu est amour (1 Jean 4.8) et tout ce qu’il fait découle de sa nature aimante : la création, la rédemption, la grâce envers l’humanité, le don de son Fils. Jésus lui-même résume toute la Loi en deux commandements fondés sur l’amour (Matthieu 22.37-40). Cet appel est à la base même de notre vie spirituelle. Aimer Dieu et aimer son prochain ne sont pas deux options, mais deux piliers inséparables de la foi chrétienne.

Jésus commence par le plus grand des commandements : aimer Dieu. Mais il ne s’agit pas d’aimer Dieu comme on aime notre époux/épouse ou nos enfants. Il est écrit d’aimer « de tout ton cœur, toute ton âme, toute ta pensée ». C’est un amour total. Plus concrètement, regardons comment cela se traduit au quotidien :

 

  • De tout ton coeur: Cela concerne nos sentiments profonds, nos désirs, nos priorités, ce à quoi notre cœur s’attache. Aimer Dieu de tout son cœur, c’est le désirer au-delà de toute autre chose ; plus que le confort, la réussite, la réponse souhaitée à nos prières ou même les bénédictions qu’il peut nous accorder. C’est choisir Dieu comme notre trésor suprême.
  • De tout ton âme : Il s’agit de notre être tout entier, notre souffle de vie, notre volonté. Aimer Dieu de toute son âme, c’est vivre pour lui, lui obéir, le suivre même quand c’est difficile. C’est lui appartenir entièrement.
  • De toute ta pensée : Aimer Dieu, c’est aussi chercher à le connaître davantage, méditer sa Parole, aligner nos pensées à la sienne. Notre foi ne se limite pas aux émotions ; elle s’appuie sur la vérité.
 

Cet amour est radical, car il implique de renoncer à tout ce qui prendrait la première place dans notre cœur. Mais il est aussi libérateur, car nous avons été créés pour aimer Dieu et c’est en lui que notre âme trouve sa véritable paix.

Le deuxième commandement est semblable au premier, dit Jésus : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Cette phrase, souvent citée, mérite d’être bien comprise.

De plus en plus, nous voyons autour de nous cette tendance démesurée à prendre soin de soi, de son corps, pratiquement au point d’en faire une idole. Bien entendu, Jésus veut qu’on prenne soin de nous, mais il désire tout d’abord qu’on reconnaisse la valeur que Dieu nous donne par l’amour qu’il nous a manifesté. Lorsqu’on reçoit cet amour parfait, inconditionnel, sacrificiel et éternel, nous pouvons aimer comme Jésus aime par la puissance du Saint-Esprit. C’est par l’amour que nous avons les uns pour les autres que nous montrons que nous sommes disciples de Jésus.

 

Aimer son prochain, c’est entre autres :

  • chercher son bien, même quand cela nous coûte ;
  • pardonner, comme Dieu nous a pardonné ;
  • servir, comme Christ l’a fait pour nous.

 

Mais qui est mon prochain? Jésus répond lui-même à cette question dans la parabole du bon Samaritain (Luc 10.25-37) : mon prochain, c’est celui qui est devant moi, même s’il est différent de moi. L’amour du prochain traverse les barrières ethniques, sociales, politiques. Il touche l’ennemi, l’inconnu, le marginalisé.

Ces deux commandements ne sont pas en concurrence. Ils sont intimement liés. L’un ne peut aller sans l’autre :

  • Si j’aime Dieu vraiment, je ne peux pas mépriser celui qu’il aime.
  • Si je prétends aimer Dieu, mais que je néglige mon prochain, mon amour est vide.
  • Aimer Dieu me pousse à aimer les autres avec son regard, sa patience, sa grâce.

 

En réalité, l’amour du prochain devient la preuve visible de mon amour pour Dieu. C’est l’endroit concret où ma foi s’incarne, dans mes paroles, mes gestes, mes réactions. C’est le test quotidien de ma vie spirituelle.

Ces deux commandements résument l’appel de Dieu pour notre vie : aimer profondément, entièrement, sincèrement. Ce n’est pas un amour naturel ; c’est un amour que Dieu lui-même rend possible, par son esprit. L’amour pour Dieu nous transforme et cette transformation déborde vers ceux qui nous entourent.

Que ces paroles de Jésus deviennent plus qu’un bel idéal : qu’elles deviennent le moteur de notre marche chrétienne, chaque jour.